La Conquête des Étoiles è il primo libro pubblicato da Marinetti, nel 1902. Nella Grande Milano traduzionale e futurista Marinetti scrive:
Ricevo da Karl Boes direttore della rivista «La Plume» il volume del mio poema epico La Conquête des Étoiles1
Marinetti dedica la sua prima opera a Gustave Kahn. Da notare i due eserghi: il primo tratto dal Canto XI del Paradiso di Dante e l’altro dal racconto (in traduzione francese) “Colloquio di Monos e Una” di E.A. Poe.
Siamo soltanto nel 1902 e Marinetti già sperimenta effetti sonori che saranno una delle caratteristiche delle sue opere parolibere. Come scrive Paolo Buzzi, uno degli autori che recensì l’opera:
Il poeta crea i suoni come e quando gli occorrono.
Indi, ampiezza illimitata di concezione ed inesauribili trovate d’effetti fonici: una tecnica che consente ad ogni poeta di concepire il suo verso o piuttosto la sua strofe originale, di scrivere il suo ritmo tipico, personale, in vece d’indossare un’uniforme tagliata dapprima e che lo riduce ad essere non altro che l’allievo d’un tal predecessore glorioso.
A fine volume è presente un’appendice di 60 pagine sui giudizi della Conquête des Étoiles della stampa italiana e francese, fra cui compaiono i nomi di Gustave Kahn, Gian Pietro Lucini, Térésah.
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1 F.T. Marinetti, La Grande Milano tradizionale e futurista, Mondadori, Milano, p. 62.
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Incipit de La Conquête des Étoiles
I. Le chant augural des vagues
«Hola-hé! Hola-hé! Hola-ho!
O Vagues antiques, ô Vétérans de la Mer Souveraine
debout, guerriers puissants aux barbes vénérables d’ècume!
Debout ! Debout, nos frères! Aiguisons nos rapières
pour la grande bataille. Revêtons nos pesantes
armures d’or, incrustées d’émeraudes
que la mousse et la rouille dévorent!
Hola-hé! Hola-ho! Stridionla Stridionla Stridionlaire!
Nous sommes las de dormir au fond des grottes bleues
encastrés comme des gemmes colossales dans les pierres.
Nous sommes las de grignoter les brise-lames
et de croquer au large les escadres.
L’heure est venue de conquérir l’espace et de monter
à l’assaut des Etoiles. Elles ricanent!
Les voyez-vous? C’est le défi, mes frères!
Bientôt, demain, ce soir peul-étre,
La Mer, la flagellante Mer, viendra vociférer
ses lourds commandements que scande le tonnerre!
Hola-hé! Hola-hoo! Aiguisons nos rapières!
Que nos armures d’or resplendissent!…
Stridionla Stridionla Stridionlaire!»
Qui donc chante aussi lugubrement
à pic, sous les falaises géantes?
A mes pieds s’approfondit un gouffre immense,
un entonnoir d’ombre glauque qui fume.
Des Vagues aux panses flasques tordent
leurs croupes de poix gluante et de bitume.
Elles soulèvent leurs épaules montueuses,
toutes bosselées de lueurs intermittentes,
en déroulant leurs bras musclés de racines verdâtres.
D’une voix lente qui gargouille, les Vagues chantent
l’hymne augural des batailles célestes,
parmi les grincements et les stridences des rapières,
«Hola hé! Hola-ho! Stridionla Stridionlaire!»
Les Vagues par instants s’abattent de fatigue
entrechoquant les roches monstrueuses
avec des sons de cloches; les Vagues s’abattent
avec des pesanteurs d’hippopotames,
avec des hurlements et des huées
et des tapées violentes de pioches et de marteaux.
«Stridionla Holahé!
Stridionla Stridionla Holahooo!
Debout! Aiguisons nos rapières!»
Au large, le Dèsepoir des solitudes écrase
la mer toute encombrée de cendre et d’écume,
comme un cimetière immense dévasté
dont les tombes verdoyantes s’écroulent;
et la mer s’abandonne livide et croupissante
dans le jaune renfoncement de l’aube.
L’aube est brisée de lassitude!
L’Aube est soûle encore
du baiser vénéneux des Étoiles!
«Stridionla! Stridionla Stridionlaire!»
Au loin les promontoires dorment accoudés,
dans la torpeur humide el le silence intense,
leurs crânes chevelus, abandonnés sur la mer plate.
Des écueils accroupis, aux aguets,
forment des noyaux d’ombre violette,
tandis que des vaguettes, plus souples que des chattés
taquinent à coups de patte des pelotes d’écume.
- La Conquête des Étoiles
- E. Sansot & Cie
- 1902
- 192 + 64 pagine
- Franchi 3,50
- I. Le chant augural des vagues
- II. Les réservoirs de la mort
- III. L’armée
- IV. L’ordre de bataille
- V. La mer souveraine
- VI. Les chevalières de la mer
- VII. Le suicide d’une armée
- VIII. La rébellion des licornes
- IX. Les vétérans de la mer souveraine
- X. La montagne fatidique
- XI. Les vents déments
- XII. La nuit d’ébène
- XIII. L’éclaireur d’or
- XIV. Le grand cœur de phosphore
- XV. Les chariots de guerre
- XVI. Les forteresses astrales
- XVII. La charge infernale
- XVIII. Le choc
- XIX. Le baiser d’une étoile mourante
- Jugements de la presse française et italienne sur La conquête des Étoiles