Seconda opera di Marinetti, Gabriele d’Annunzio intime è un breve saggio del 1903 in 6 capitoli, il cui testo era già apparso nella rivista «La Vogue» il 15 giugno 1900 e poi, in forma ampliata, sul primo numero di «Verde e Azzurro» del 16 aprile 1903.
Il formato del libro è quadrato. Marinetti dedica l’opera À son altesse sérénissime Madame la Princesse de Monaco.
Nonostante la copertina sia in italiano e riporti il titolo semplificato “D’Annunzio intimo”, il testo è in francese. La copertina è un’illustrazione del pittore Enrico Sacchetti (Roma 1877-Settignano 1967).
Il volume è il n. 4 della Serie B, “Le Nostre Celebrità”, inaugurata con un testo su Carducci (Carducci intimo) a firma di Umberto Notari, fondatore della rivista «Verde e Azzurro». Il n. 3 fu invece Giovanni Giolitti intimo, di N. e M. Berrini.
Nella collana comparvero altri nomi, quali Lina Cavalieri, Fregoli, Enrico Ferri, Filippo Turati (a firma di un anonimo X), G.A. Traversi.
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Incipit di Gabriele d’Annunzio intime
I
Jeme rendis vers la fin de septembre 1897, à Pescara, ville natale de Gabriele D’Annunzio, à l’occasion du discours politique qu’il devait adresser à ses électeurs d’Ortona.
Le chantre aristocratique et hautain des “Vierges aux Rochers” venait donc s’incliner sur les foules haillonneuses et cueillir soigneusement (avec quelles pattes effarouchées d’angora, mon Dieu!) des hommages et des votes dans la paume boueuse de la glèbe. C’était là une attitude originale et quelque peu absurde, qui affriolait singulièrement ma curiosité de lettré et de psychologue. Je m’attendais néanmoins à le trouver plus puissant que jamais, souple et cruel comme une lame d’acier miroitant au soleil.
Durement corseté d’ambition et d’orgueil, mâchant avec indifférence l’ivraie des injures, le poète saurait mieux que tout autre jongleur politique, faire pirouetter la Vérité et montrer ses mille et une faces selon los groins ou les fronts purs des auditeurs.
Le train filait parmi les magnifiques décors du “Triomphe de la mort.” C’était maintenant, à droite, à gauche, sous un midi de chaux vive, le paysage rude et crispé des Abruzzes, un paysage qui semble modelé par la fougue des Titans, avec la rouille des verdures automnales et, au loin, des montagnes aux crêtes de bronze. J’évoquais la silhouette élégante et fine de Gabriele D’Annunzio et la sensualité éparse de son geste féminin, en une salle électorale empestée d’haleines alcooliques, parmi une foule dépoitraillée et gesticulante qui voit revenir l’enfant du pays mué en prince des poètes.
Mais voici: le train roule, avec fracas, à travers la haute cage d’un énorme pont de fer, et je vois en une violente débandade de barreaux noirs, les eaux jaunâtres de la Pescara qui s’évaporent vers l’azur et dont la turbulence hargneuse semble charrier des torses cuivrés, des croupes recuites au soleil, des groins hirsutes, toute la palette, enfin, du peintre Michetti, l’ami fidèle de D’Annunzio.
- Gabriele d’Annunzio intime
- Edizione del Giornale “Verde e Azzurro”
- Aprile/maggio 1903
- 32 pagine
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