Il volume La Bataille de Tripoli fu pubblicato da Marinetti nel gennaio 1912 e raccolse i suoi contributi al fronte. Il poeta chiamò l’opera “racconto futuristico”.
La battaglia di Tripoli si svolse il 26 ottobre 1911. È la guerra italo-turca, scoppiata il 29 settembre. Tripoli diverrà italiana il 19 ottobre.
Marinetti era lì dal 12, come corrispondente del giornale «L’Intransigeant» di Parigi, che due mesi dopo pubblicò a puntate il suo resoconto della battaglia nei giorni 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31 dicembre 1911.
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Incipit de La Bataille de Tripoli
1. Le sentinelles perdues
Le 25 octobre à trois heures de l’après-midi le lieutenant Marri et ses quinze fantassins vêtus de gris étaient couchés à plat-ventre sur la crete de la plus haute des collines, à deus kilomètres de la palmeraie de la Bumeliana, toute bordée de tranchées.
Leur sentinelle debout, le fusil en bandoulière, claquait comme un drapeau quand les rafales du ghibli s’abattaient sur la dune pour en épuiser les jeunes mamelles vivantes, lisses et charnelles.
Alors ils tournaient tous mécaniquement le dos, comme de souples arbustes, à l’avalanche rouge, dont ils émergeaient peu à peu en se frottant les yeux, pour déchiffrer encore au loin, dans l’aveuglante réverbération, les taches suspectes du désert…
Le désert et ses troupeaux fauves de sables immensément couchés en rond tout autour d’un soleil affamé qui en dépèce un tas écorché vif, là-bas, entre ses pattes vermeilles.
Embrasement lugubre de la piste solaire où cheminent aveuglées les caravanes lasses, parmi la puanteur mielleuse et chaude des fientes, des toisons et des laines rôties. Routes jalonnées par des carcasses pourrissantes de chameaux auréolés de mouches… Millions de traces éphémères, pieds et sabots à la suite, sans fin, interminable chaine de râles, de jurons et de crachats boueux. Journées de pas et d’efforts entassés avec au bout, dans la malédiction rouge des soirs, l’épouvantable aridité d’un puits.
Nuits que la fatigue écrase sous les pierres des étoiles et des chiens acharnés, parmi les sacs torrides, pleins de gommes, d’éponges et de plumes d’autruche, dans l’aigreur ammoniacale des peaux qui fermentent! Nuits que la soif dévaste et prolonge au delà de cent siècles !…
Routes aux ondulations méthodiques qui se hâtent et se poursuivent vers l’inconnu… Vous ouvrez mystérieusement vos sentiers comme de longs doigts légers qui se perdent et se noient au hasard cà et là…
- La Bataille de Tripoli
- Edizioni futuriste di “Poesia”
- Gennaio /febbraio 1912
- 84 pagine
- Franchi 1,50
- Pour la guerre, seule hygiène du monde er seule morale éducatrice
- La Bataille de Tripoli
- 1. Le sentinelles perdues
- 2. L’orchestre des tranchées nocturnes
- 3. La bataille
- 4. Le lieutenant Franchini
- 5. Les caramboles de Scarpetta
- 6. La grande symphonie des obus
- 7. Piazza volait en chantant…
- 8. La victoire des obus laboureurs
- Réponses aux canards turcs
- Première réponse
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