Mafarka le futuriste è il primo romanzo pubblicato da Marinetti, un romanzo futurista ma anche erotico, anche se il sottotitolo recita “Roman african”. L’edizione francese è del gennaio 1910, quella italiana seguirà ad aprile.
Marinetti dedica l’opera ai “grandi poeti incendiari e fratelli futuristi” Gian Pietro Lucini, Paolo Buzzi, Federico De Maria, Enrico Cavacchioli, Corrado Govoni, Libero Altomare, Aldo Palazzeschi.
Mafarka è anche fantascienza: il re Mafarka costruirà un gigantesco uccello per perpetuare la sua stirpe. Si dichiara “costruttore di uccelli meccanici”, annunciando la costruzione di suo figlio, “un invincibile e gigantesco uccello dalle grandi ali flessibili, fatte per abbracciare le stelle”.
Sono i temi dell’uomo meccanico, di cui parlerà nel “Manifesto tecnico della letteratura futurista” del 1912, e della conquista delle stelle, che risale al 1902.
Non è chiaramente specificato che il figlio sarà un uccello meccanico, anche se le due frasi sono consecutive:
– Qu’en ferez-vous, puisque – la guerre est finie?… D’ailleurs vous pouvez annoncer à tous que je suis devenu constructeur d’oiseaux mécaniques!… Vous riez?… Ah! vous ne comprenez donc pas?… Je construis et j’enfante mon fils, oiseau invincible et géant qui a de grandes ailes flexibles, faites pour embrasser les étoiles!
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Incipit di Mafarka le futuriste
I. Le Viol des Négresses
— Fils de chien! Vil scorpion! Vipère cornue!… Lâche donc cette négresse!… Je te défends de toucher à un seul de ses cheveux… Mais où donc est allé mon premier capitaine?… Abdalla! Abdalla! Abdalla!…
On entendait un gémissement de femme blessée et, tour à tour, le bruit d’une lutte violente dans un bosquet de figuiers, à vingt coudées sous les créneaux de la forteresse, du haut de laquelle Mafarka-el-Bar, roi de Tell-el-Kibir, surveillait le dénombrement de ses prisonniers nègres en criant des ordres à ses officiers:
— Abdalla, ajouta-t-il, c’est là, au bord du talus… Vite, empoigne ce soldat à la gorge et culbute-le dans le fossé!
Un grand cri déchirant, et quelques instants après le choc sourd et lointain d’une masse tombant de très haut sur les pierres…
— Maitre, tu es obéi!
Le gémissement traîna encore plus faiblement dans le bosquet de figuiers et s’éteignit à mesure que grandissaient le tintement des chaines et le clapotis des pieds nus dans la poussière.
— Combien de prisonniers avons-nous?
— Six mille nègres et quatre mille négresses. Mais ce n’est pas tout… car voici une deuxième colonne qui s’avance.
— Quel est notre butin?
— Trois mitrailleuses, deux cents fusils, cinquante barils de rhum et cinq cent mille boîtes de conserves… Nous avons capturé trois cents taureaux, deux mille bœufs, trois mille chameaux et mille dromadaires… Il y a en outre plus de quarante mille cages à poules.
Et cependant les voûtes des casernes sous les remparts se gonflaient d’un piaillement de volailles, de femmes et d’enfants, coupé par les jurons et les crachats sonores des officiers en colère, qui comptaient au passage, interminablement, mâles et femelles, trois par trois, en les chassant à grands coups de fouet.
Les hennissements des chevaux, les beuglements des vaches, le bruit des chaines, le cri des nègres sous les clous des lanières, scandaient le ruissellement monotone de ce grand troupeau invisible, dont on pouvait suivre la marche, à la poussière qui montait lentement du fond des rues, comme entre des murs en démolition.
- Mafarka le futuriste
- E. Sansot & Cie
- 1909
- 312 pagine
- Franchi 3,50
- Préface
- I. Le Viol des Négresses
- II. Le Stratagème de Mafarka-el-Bar
- III. Les Chiens du Soleil
- IV. Le Pris de la Victoire
- V. Le Ventre de la Baleine
- VI. Ouarabelli-Charchar et Magamal
- VII. Le Voyage nocturne
- VIII. Lea Hypogées
- IX. Le Discoure futuriste
- X. Les Forgerons de Milmillah
- Xl. Les Voiliers crucifiés
- XII. La Naissance de Gazourmah, le Héros sans sommeil