La Ville Charnelle, la città carnale, è una raccolta di poesie in versi liberi del 1908, divisa in 3 sezioni: La ville charnelle, Petits drames de lumière (poemi da “Les Vignes folles et La Levrette du Firmament” a “Mon cœur de sucre rouge”) e Dithyrambes.
Nell’edizione italiana del 1921 diventerà Lussuria-Velocità, non a caso poiché i temi della prima parte sono la lussuria e la velocità, ma anche la natura, che è ben presente nelle poesie: il sole (Le Soleil mulatre), la luna (La mort de la Lune), la grotta (Le Grotte amoureuse), le lucertole (Les lézards sacrés), i piccioni (Le laboureur et les pigeons).
Alcuni dei ditirambi sono dedicati a vari poeti, come Gustave Kahn, Ada Negri, Verhaeren. Il primo, “A mon pégase”, e l’epilogo, “La mort tient le volant”, richiamano i temi che saranno propri del Futurismo, il movimento di risveglio culturale e morale che nascerà l’anno successivo.
“À mon Pégase” era già apparsa nel numero 7 dell’agosto 1905 della rivista «Poesia» con il titolo “À l’automobile”.
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Incipit de La Ville Charnelle
I. Le voyageur mordu
Pour dompter les simouns enfantés par l’enfer
qui trouent, d’un geste fou, leur grand manteau de sable,
j’ai couru, j’ai bondi, avec l’incalculable
vitesse d’un rayon ricochant sur les flots.
Pour rejoindre la Nuit couchée dans les campagnes,
j’ai surmonté la chaîne immense des montagnes,
j’ai pu fouler la Nuit sous mm pas monotones,
la Nuit de miel toute écœurante de chaleur
que la lune, en rampant, empoisonne de fiel.
J’ai devancé la marche pénible de la terre
comme un jongleur debout sur l’oscillation
d’une boule roulante… J’ai vaincu la grande Ourse,
j’ai dépassé l’Aurore enfantine à la course,
et je puis désormais ralentir mon allure
parmi ces palmiers noirs qui tamisent l’azur
et le soyeux murmure de la mer africaine.
Déjà mes pieds cassés savourent la langueur
et l’abandon de cette plage confiante.
Mon oreille extatique évoque la cascade
sonore des galets aux flous éclats de rire,
et voilà qu’en la brume attentive de l’aube
mes yeux peuvent enfin contempler ton profil,
ô toi, Ville opulente aux courbes féminines
dont la blancheur charnelle affriole ma bouche,
sur ta couche odorante de vergers assoupis
qui fleurent le jasmin, la menthe et le cassis.
Elle sommeille encore nonchalamment assise
offrant son dos aux chaudes caresses de l’Aurore,
dont l’haleine rosée voyage sur les flots
et frise les herbages au sommet des collines.
Elle étire avec grâce un corps nu, mi-voilé
des surabondants cheveux noirs qui l’ennuagent,
en moutonnant sur le versant de son échine
ainsi que les feuillages des jardins suspendus.
Son corps est tout gemmé par la fine rosée
nocturne et la sueur des lentes voluptés
qu’elle a bues longuement aux lèvres des Etoiles.
Tout à coup sur la ligne de l’horizon marin
le grand Soleil mulâtre agite lourdement
sa tête empouacrée de sang et sa tignasse
embroussaillée de feu et de monnaies vermeilles.
Son torse tatoué émerge de la mer
en ruisselant comme au sortir d’un bain de pourpre.
Il se dresse d’un bond, s’arcboutant sur les nues
pour contempler l’insouciante Ville rose;
puis, se penchant il ose en caresser les hanches
si bien que les blanches murailles
tressaillent de plaisir.
- La Ville Charnelle
- E. Sansot & Cie
- 1908
- 232 pagine
- Franchi 3,50
- La ville charnelle
- I. Le voyageur mordu
- II. Les mosquées désirantes
- III. Le Soleil mulatre
- IV. Le Grotte amoureuse
- V. Mon cœur chanta
- VI. Les lézards sacrés
- VII. Le laboureur et les pigeons
- VIII. Les benjohs du désespoir et de l’aventure
- IX. Les trapèzes du vent
- X. La ville caracolante
- Les Vignes folles et La Levrette du Firmament
- La vie des Voiles
- Le Directeur s’amuse
- La mort des Forteresses
- I. Les carènes coquettes
- II. L’inutile sagesse
- III. La victoire de l’autore
- La folie des Maisonnettes
- Les Barques mourantes
- L’Aurore japonaise
- Les Courtisanes d’or
- Le Soir et la Ville
- La mort de la Lune
- Mon Cœur de sucre rouge
- Dithyrambes
- A mon pégase
- A Francis Jammes
- A Madame Ada Negri
- A Gustave Kahn
- Le tombeau de Severino Ferrari
- A Henri De Regnien
- A Giovanni Marradi
- A Francis Vielé-Griffin
- A Camille Manclair
- A La Comtesse De Noailles
- A une poétesse
- A Paul Fort
- A Émile Verhaeren
- Épilogue. – La mort tient le volant